jour 47
Après avoir mis le cap vers l’est dans ma voie, je progresse enfin dans la bonne direction. Mes doutes, gros comme les grands bancs, me repoussaient, j’avais horreur de passer par ici. Les seules images qui me venaient en tête étaient des contraintes de courants, de la brume, des zones de clapotis et des eaux tumultueuses.
Depuis quelques heures, je suis sur les hauts-fonds et à peine un courant contraire se présente à moi, rien d’inquiétant. Heureusement, les conditions annoncées cette semaine me feront passer la zone rapidement et je pourrai me remettre à valser avec le courant chaud vers l’Europe.
« Un fond marin au paysage lunaire »
Depuis quelque temps, je n’apercevais plus rien au cadran m’indiquant la profondeur de l’eau. J’y vois aujourd’hui des chiffres qui m’annoncent des fonds plus élevés… 331 pieds. J’imagine un fond marin au paysage lunaire déserté par la pêche intensive, où le passage trop fréquent des chalutiers a fait fuir la faune et détruit la flore abondante d’autrefois. J’imagine un mont sous-marin avec un cimetière d’épaves auxquelles la mer n’aura octroyé aucun droit de passage.