Traversée de l’Atlantique Nord à la rame (2013)
Larguez les amarres
Attirée par la mer et souhaitant devenir navigatrice, Mylène Paquette a découvert la rame océanique. Puis, elle a choisi de changer sa vie à la suite d’une bouleversante conversation avec une enfant gravement malade. Le 12 novembre 2013, après 129 jours en mer, 10 chavirages et des vagues de plus de douze mètres, Mylène Paquette devenait la première personne du continent Américain à traverser l’océan Atlantique Nord, à la rame en solitaire, du Canada à la France.
Itinéraire
C’EST UN DÉPART
PREMIÈRE SEMAINE
Mylène est atteinte d’un mal de mer impitoyable dès les premiers jours, mais elle prend vite ses repères. Après deux jours seulement, elle s’acclimate à son nouveau milieu. Les conditions de navigation de la première semaine varient beaucoup et la forcent à s’abriter à l’intérieur de son habitacle ou à utiliser son ancre parachute pour conserver sa position face aux vents contraires. Plus les jours passent, plus elle prend de l’aisance dans ses manœuvres. Et tel un rite de passage, la voilà qui gagne la mer.
LES BRUITS DE L’EAU
Lorsque les conditions le permettent, Mylène place un hydrophone sous l’eau et prend la mesure acoustique de l’océan. Avec ses écouteurs, elle s’émerveille des sons qu’elle perçoit. Elle découvre la mélodie d’une faune étonnamment omniprésente et harmonieuse. Un rorqual la tire de son sommeil tandis qu’elle avance vers l’Est, et profite de l’escorte des dauphins, et des baleines grises qui la saluent au passage.
Grosses vagues
En mer rien est immuable
Subitement, Mylène rencontre une première grosse vague de travers. Une très grosse vague. Pieds nus sur le pont, les mains agrippées au garde-fou, la voilà qui bascule toute entière avec son bateau, avalée par l’océan, le temps d’un instant par cette vague goulue. La vague déferle et fait disparaître son bateau sous l’écume dans un immense fracas. Étourdie par l’incident, Mylène constate que son bateau n’a pas chaviré cette fois, mais prend cela comme un avertissement.
Hauts-fonds de terre-neuve
Un fond marin au paysage lunaire
Après avoir mis le cap vers l’Est, Mylène progresse enfin dans la bonne direction. Elle découvre que les choses sont bien différentes de ce qu’on peut s’imaginer. À l’approche des hauts-fonds de Terre-Neuve, elle appréhende de tomber sur des courants contraignants, de la brume ou encore des eaux tumultueuses. Mais contre toute attente, les conditions sont favorables et elle se dirige le cœur léger vers L’Europe.
Les fonds marins atteignent plus de 331 pieds dans cet endroit. Mylène imagine l’univers qui se trouve sous elle. Un paysage lunaire déserté par la pêche intensive, où le passage trop fréquent des chalutiers a fait fuir la faune et détruit la flore abondante d’autrefois. Ou encore , un mont sous-marin avec un cimetière d’épaves auxquelles la mer n’aura octroyé aucun droit de passage.
L'océan est toujours là, prêt à bondir
Mylène s’interroge. Le beau temps permet à la routine de s’installer tranquillement. Mais la routine est-elle si bénéfique en mer ? La routine peut être sournoise et apporter du confort, mais il est primordial de rester alerte et vigilante en mer. Même si les habitudes s’installent, l’océan est toujours là, prêt à bondir…
Loops et baleines
Les jours passent et ne se ressemblent pas
Ramer. Avancer peu sous un ciel maussade. Ramer. Avancer vite et progresser sous le soleil. Ramer. Observer les oiseaux et les dauphins impatients. Ramer. Côtoyer une famille de baleines. Ramer. Voir les baleines tourner autour du bateau. Ramer. S’inquiéter. Ramer. S’émerveiller. Ramer. Préparer son bateau pour la prochaine dépression. Ramer. Prendre son bain à la mitaine, dehors, entourée de baleines.
Humberto - premier chavirage
Le jour où Mylène renverse son chocolat chaud...
Mylène, en pleine pause lecture, est installée au sec dans son sas avec son chocolat chaud. Dehors, la mer est démontée. Le vent hurle. Machinalement, elle a exécuté toutes les manœuvres et elle est parée à toutes les éventualités de chavirage. Mais voilà qu’au milieu de sa lecture, une gorgée de chocolat chaud (encore plus savoureux parce que rationné) en bouche, elle part à la renverse, se blesse au passage et atterrit sur son lit humide, arrosé d’eau salée. Ça y est ! Elle a chaviré une première fois, maintenant c’est une vraie rameuse océanique !
Rencontre du Queen Mary 2
Une rencontre inespérée
Ébahie et très émue, Mylène s’apprête à rencontrer le somptueux navire Queen Mary 2. D’un point à l’horizon, le navire se transforme en une expérience inoubliable. Mylène retire son ancre parachute au bon moment pour rejoindre le somptueux paquebot qui approche. Elle, qui est seule en mer depuis des jours et des jours, distingue des membres de l’équipage sur le pont avant et bientôt l’ensemble des passagers sur les autres ponts. L’excitation est à son comble ! La voilà qui s’active et s’affaire à récupérer les ballots lancés depuis la passerelle du Queen Mary 2. Chaque tentative d’approche est ponctuée d’encouragement. Chaque accomplissement est accompagné d’applaudissements. Mylène décrit la scène à un coéquipier au sol qui vit toutes ses émotions au diapason.
Plongée
Une plongée dans l'eau
Mylène doit plonger et nettoyer la coque de son bateau, mais voilà, elle est terrifiée à l’idée d’être immergée sous l’eau. Et ce depuis sa plus tendre enfance et même depuis ses premières sorties en aviron où, lors de chavirage, elle a connu une peur bleue, aussi bleue que l’étendue qui l’entoure aujourd’hui. Craintive à l’idée de faire de mauvaises rencontres avec des prédateurs aquatiques, elle finit par surmonter sa peur et au bout de quelques minutes sous l’eau se surprend elle-même. La voilà apaisée et satisfaite du travail accompli. Sa coque est nettoyée et sa peur domptée.
Célébrer en mer
L'heure des bilans
Mylène célèbre son 35e anniversaire à bord. Elle fait le bilan des étapes qui lui ont permis de savourer son bonheur d’être en pleine mer. Elle se remémore le soir de ses 30 ans lorsqu’elle avait annoncé son projet fou à son entourage. Elle repense à l’Angleterre, où elle a essayé pour la première fois un bateau à rame océanique, puis à son retour des Îles-de-la-Madeleine sans son bateau resté dans l’archipel en 2011. Aujourd’hui, en pleine mer, son téléphone ne dérougit pas. Son équipe et ses parents l’appellent, ses amis ont de bons mots; les textos rentrent par dizaines. Elle reçoit même un appel de la première ministre Pauline Marois qui lui souhaite un bon anniversaire !
Chavirage et perte d'éolienne
Dériver, chavirer, réparer
Mylène traverse une étape difficile; son dernier chavirage est plus dramatique que les précédents puisqu’elle brise son éolienne au même moment. Dans les jours précédents; elle dérive, chavire quelques fois et passe une grosse journée de corvée sur le Hermel à s’assurer de le remettre en état. Elle répare son antenne, répare une rame et tout cela en plein milieu de l’Atlantique ! Elle découvre en faisant du ménage un trésor oublié : du beurre de peanut et du miel. Elle est à quelques jours de sa destination et s’apprête mentalement à reprendre pied sur terre.
Ligne d'arrivée
Lettre à la mer
Mylène arrive à destination le 12 novembre 2013, après 129 jours en solitaire à ramer encore et encore, ou à faire ce qui selon elle est encore plus difficile : attendre la bonne météo pour pouvoir ramer. Elle atteint Lorient, en France. Elle écrit une lettre émouvante à la mer.
NOTRE ÉQUIPE
Mylène Paquette
Mylène Paquette est la première personne des Amériques à avoir traversé l’Atlantique Nord à la rame, en solitaire. Une aventure humaine qui va bien au-delà de l’exploit sportif.
Mylène Paquette c’est d’abord et avant tout une aventurière inspirante, communicatrice reconnue et appréciée au-delà des frontières pour l’impact positif de ses messages et pour son implication envers diverses causes, en particulier la mer. C’est également une humaine soucieuse de l’environnement et de l’empreinte qu’elle laissera à ses enfants et ceux qui suivront. Elle se dépasse au quotidien pour ouvrir de nouveaux
Michel Meulnet
Michel, météorologue et routeur, a suivi Mylène depuis ses débuts en 2010. Telle une petite fée, témoin de son rêve, Michel est venu aviver le feu que Mylène entretenait seule depuis le retour de sa première traversée. Bien expérimenté, il lui a offert un suivi quotidien entre les deux continents. Michel a eu un impact important au sein de l’équipe. Son approche scientifique et sa confiance inébranlable ont permis à tous d’espérer pour tout un chacun durant toute la traversée.
À tous les jours, Mylène recevait une position sur laquelle miser, avancer et ramer davantage.
Hermel Lavoie
Parce que derrière chaque grande dame se cache un homme formidable…
Hermel Lavoie fut un des piliers importants de la réalisation de l’odyssée de Mylène. Il a non seulement aménagé l’embarcation, baptisée « Hermel » en son honneur, mais a également accompagné l’aventurière quotidiennement dans les soubresauts rocambolesques que lui réservait l’Atlantique. Mécanicien de métier, navigateur, réparateur de hors-bords, son expérience a été mise à contribution dans toutes les phases du projet. Son caractère unique le rendait attachant et son sens de l’humour permettait de décompresser à tout moment. Bras droit, mentor et ami, l’homme aux yeux pleins d’étoiles nous a quittés en 2016. Malgré son absence, il a toujours sa place dans le quotidien de Mylène et son influence se fait encore sentir aujourd’hui.
Dominique Ladouceur
Impliquée des mois avant le départ, Dominique a été une personne des plus importantes dans le projet. Responsable des communications, des relations avec les médias, elle fourmillait d’idées pour permettre à Mylène de pouvoir jouir d’une meilleure visibilité et de convaincre des partenaires potentiels. Elle a été une amie importante et impliquée à souhait ! Une conseillère hors pair qui a fait grandir le projet aux yeux de tous !
Jean-Pierre Lavoie
Le fils d’Hermel Lavoie s’est beaucoup donné, il s’est rallié à l’équipe à quelques semaines du départ et a soutenu l’aventurière plusieurs fois par semaine. Par son sens de l’humour insatiable, son esprit critique, son soutien indéfectible à son père Hermel, Jean-Pierre était de tous les fronts : participer aux réunions, trouver des solutions, inventer des programmes informatiques à distance pour permettre à la rameuse de transférer des fichiers plus facilement, et faire rire Mylène, encore et encore.
Benoit Marsan
Fort d’une expérience hors pair en gestion des ressources humaines, Benoît a vu toutes sortes de situations critiques tout au long de sa carrière.
Durant le voyage en mer, il était l’un des responsables en cas de mesures d’urgence ou de recherches et sauvetage. Il faisait le pont avec la famille lors de moments cruciaux, participait à la recherche de solutions en cas de crises et soutenait le moral de l’équipe et de la rameuse elle-même. Indispensable !
Sylvain Croteau
Sylvain Croteau est un médecin urgentiste et triathlète émérite. Il pratique la rame depuis de nombreuses années. C’est la veille du départ pour sa propre traversée à lui que Mylène l’a rencontré. En effet, le lendemain, il s’envolait en Afrique pour quelques jours plus tard, devenir à son tour rameur océanique. En mars 2011, il participe avec succès au projet « The Big Blue » comprenant une équipe internationale de 14 rameurs lors de leur traversée entre le Maroc et la Barbade. Pendant la traversée, Mylène pouvait donc se fier à un médecin qui connaissait exactement dans quelle situation elle pouvait se trouver.
Christiane VanDyke
Christiane est une urgentiste expérimentée. Rencontrée par l’intermédiaire d’amis, Mylène a eu la chance de compter sur cette belle amitié naissante pour l’aider dans son projet. Christiane étant elle-même adepte de sports aquatiques et de plein air, elle est plus que compétente pour accompagner la rameuse en cas de problèmes de santé. Son esprit analytique, sa bienveillance et son écoute sont mis à contribution tout au long du voyage. Et au-delà des urgences, c’est en prévention que Christiane est intervenue à plusieurs occasions auprès de Mylène. Christiane était une personne de choix pour faire partie de cette grande équipe.
Jacques Simard
Jacques a été d’une aide monumentale autour des travaux de prédépart, plusieurs choses restaient à faire et Jacques était là pour accompagner Mylène dans ses hauts et ses bas, mais surtout, Hermel, Martin, Suzanne, Jean-Pierre et toute l’équipe. Jacques s’est impliqué des mois avant le départ pour valider les carnets de procédures et le plan de recherche et sauvetage en mer, advenant une catastrophe. Militaire de carrière, Jacques a lui-même effectué des recherches et sauvetages en mer durant des années, il était bien outillé et expérimenté pour aider Mylène à prendre de bonnes décisions en amont de son immense défi. Et, il a lui-même accompagné Mylène au large le matin du 6 juillet 2013 ! Il était aussi là, à l’arrivée, pour accueillir, aider, préparer le bateau au retour au Canada.
Bruno Babin, Jacques Simard, Martin Bernier, Hermel Lavoie.
Le Hermel était bien entouré ; Bruno, Jacques, Martin, sans oublier Suzanne St-Pierre, Bill Gleeson, Gilles Plourde et de nombreuses autres personnes qui ont prêté main-forte à Hermel. Sans eux aussi, le bateau n’aurait pas été prêt à quitter la ville de… Rimouski !
Bruno a confectionné l’éolienne, Jacques a touché à tout et a aussi effectué des travaux d’électricité avec Hermel, Bill a été bras droit de Hermel, Gilles et Martin, de précieux collaborateurs. En plus de l’aide incommensurable apportée au Hermel, Martin et sa compagne, Suzanne, sont allés jusqu’au bout avec Mylène et l’ont accompagnée jusqu’à la dernière minute sur l’Atlantique, avant de la laisser à elle-même face à l’immensité devant l’étrave !
LA TRAVERSÉE EN IMAGES
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