un mal de mer impitoyable
En quelques jours à peine, je me sens déjà chez moi. Ici, dans cet univers aussi hostile, la vie semble crue et sans artifice. Les tout premiers jours de cette traversée m’ont fait subir un mal de mer impitoyable, il aura au moins eu pour effet de me permettre une coupure franche avec la vie sur terre. Ces deux jours de malaise m’ont permis de m’acclimater à ce nouveau milieu. Tel un rite de passage, j’ai enfin gagné la mer !
J’ai rencontré différentes conditions durant ma première semaine de navigation. Certaines m’ont quelquefois obligée à rester bien à l’abri à l’intérieur de mon habitacle. J’ai dû utiliser l’ancre parachute pour conserver ma position face à des vents contraires. Après avoir répété la procédure, déployer et retirer le volumineux parachute relève maintenant d’un jeu d’enfant.
des rencontres inoubliables
Je prends des mesures acoustiques de l’océan. Lorsque les conditions le permettent, je mets en place un hydrophone pour enregistrer l’océan. Avec mes écouteurs, je suis toujours ébahie par la quantité de sons qui s’offrent à mes oreilles. La faune est omniprésente et les sons qu’elle crée forment une surprenante mélodie.
Dimanche dernier, c’est justement la présence d’un rorqual qui m’a réveillée. Son souffle a résonné jusqu’à l’intérieur de ma cabine et dans mes écouteurs laissés en place pour la nuit. Les belles conditions de ce dimanche m’ont garanti une belle avancée vers l’Est. Cette journée a été marquée de plusieurs rencontres : dauphins, rorquals et baleines bleues sont venus tour à tour me rendre visite.
Après avoir cumulé près de 165 milles, j’espère maintenant avoir des conditions favorables à la prochaine étape : rejoindre le courant chaud du Gulf Stream. À bientôt !